Carleton, Guy, 1er baron Dorchester
Guy Carleton, 1er baron Dorchester, officier de l'armée, deux fois gouverneur du Québec, 1768-1778 et 1785-1795, commandant britannique en chef à New York, 1782-1783 (Strabane, Irlande, 3 sept. 1724 -- près de Maidenhead, Angl., 10 nov. 1808). Colonel au moment de la conquête de Québec en 1759, il est nommé lieutenant-gouverneur du Québec le 7 avril 1766. Il arrive dans la province le 23 septembre 1766 et succède à James MURRAY en tant que gouverneur en avril 1768. Il recommande l'adoption de l'ACTE DE QUÉBEC en 1774 et l'administre de façon à appuyer l'Église catholique romaine et à conserver le code civil français. Il surestime néanmoins l'importance des seigneurs et est déçu de la passivité canadienne durant la GUERRE DE L'INDÉPENDANCE AMÉRICAINE. Il repousse l'invasion américaine de 1775-1776, mais est critiqué pour sa lenteur à poursuivre les envahisseurs en retraite. Il démissionne après s'être querellé avec ses conseillers, en particulier avec le juge en chef Peter Livius, et quitte ses fonctions en juillet 1778.De 1782 à 1783, il est commandant en chef à New York, qu'il refuse d'évacuer avant que les réfugiés LOYALISTES ne soient envoyés en lieu sûr. Il préconise leur accueil à Québec et en Nouvelle-Écosse. Influencé par William SMITH, il propose sans succès pendant qu'il est en Angleterre un seul gouverneur général pour l'Amérique du Nord britannique. Il est promu à nouveau gouverneur du Québec le 12 septembre 1791, mais n'arrive pas au Bas-Canada avant le 24 septembre 1793. Impatient d'encourager le commerce avec l'Ouest américain, il interprète l'interdiction impériale sur les importations américaines comme si elle ne visait que les ports de mer.
Il s'oppose à la division de la province de Québec en deux parties, le Haut et le Bas-Canada, ainsi qu'aux deux assemblées élues prévues par l'ACTE CONSTITUTIONNEL de 1791, mais il recommande le maintien de Montréal dans la basse province. Prévoyant une guerre avec les États-Unis juste avant la signature du TRAITÉ DE JAY, en 1794, il fait un discours incendiaire devant les autochtones et ordonne la réoccupation du fort Miami (Maumee, Ohio). Réprimandé discrètement, il insiste pour qu'on accepte sa démission le 4 septembre 1794, ce qui lui est accordé en juillet 1795. Il quitte la province le 9 juillet 1796.